Deux représentants de l'ONG Oxfam, de passage à Paris, témoignent de l'effondrement de l'approvisionnement en eau dans l'enclave palestinienne.
« Dans l'enclave palestinienne, des stations d'épuration sont détruites, des usines de dessalement sont rasées et des réservoirs sont pulvérisés. »
Selon Oxfam, la quantité d'eau disponible dans la bande de Gaza s'est effondrée de 94%. La situation sur le plan sanitaire est dramatique, affirme Theresa Targean.
« Les gens sont dans la survie, donc ils boivent de l'eau sale, explique la coordinatrice de la réponse humanitaire d'Oxfam dans les Territoires palestiniens. Par conséquent, des maladies facilement évitables sont très répandues dans la bande de Gaza, comme la gale ou l'impétigo, une infection bactérienne. Il y a aussi un grand nombre de cas d'hépatite A. On a aussi eu les premiers cas de polio depuis 25 ans. On assiste à une punition collective, c'est évident. »
L'armée israélienne a pris le contrôle de la seule station de dessalement d'eau de mer du nord de Gaza et l'a transformée en base militaire improvisée, selon des vidéos publiées en ligne par des soldats israéliens. Une vidéo publiée lundi par un soldat israélien révèle la présence de forces israéliennes à l'intérieur de l'installation.
Pour Monther Shoblak, directeur général des services des eaux de la bande de Gaza, ces destructions ne sont pas le résultat de dommages collatéraux, mais bien de frappes ciblées. « Avant la guerre, nous leur avons donné les coordonnées de toutes les infrastructures d'alimentation en eau et les sites d'assainissement », explique-t-il.
« Priver la population des besoins les plus essentiels, c'est un crime de guerre«, souligne OXFAM
Et il faut ajouter à cela des dizaines de kilomètres de canalisations détruites. Par conséquent, les eaux usées inondent les rues et les camps de déplacés.
CAPJPO-Europalestine